Dossier

La Promenade urbaine : une remontée de Barbès à Stalingrad via La Chapelle

Mise à jour le 05/12/2018
L’aménagement de la Promenade urbaine, entre les stations Barbès et Stalingrad, a débuté en juin 2018, en concertation avec les habitants des 10e, 18e et 19e arrondissements. Fin 2019, se déplacer à pied sera plus agréable, plus confortable et plus sûr, grâce notamment au désencombrement et à l’élargissement du terre-plein central et des trottoirs.

Un peu de contexte

Les boulevards de la Chapelle et de la Villette font partie de la ceinture des Fermiers généraux, qui ont remplacé vers 1864, l'ancienne enceinte du même nom, qui encerclait le Paris de 1789.
Initialement, la vocation de ces boulevards et de leur terre-plein central planté, était non seulement de créer un réseau périphérique de transports en commun (tramway), mais également d’offrir aux Parisiennes et aux Parisiens une longue promenade au Nord de Paris.
Mais au début du XXe siècle, la construction de la ligne 2 du métro, avec ses viaducs aériens, ainsi que l’essor de l'automobile, remettent en question cet objectif.
Aujourd’hui, la prédominance automobile restreint toujours la présence des piétons. Face au fort encombrement de cet axe et à sa discontinuité, ces artères sont perçues comme une coupure urbaine entre le 10e arrondissement et le Nord de Paris.

Un site d'exception

Et pourtant, cet axe jouit de nombreux atouts !
C'est d'abord un axe qui s'inscrit dans une échelle métropolitaine. Le quartier accueille en effet quelques 665 000 voyageurs quotidiens, qui transitent par les deux grandes gares du 10e arrondissement, tandis que la présence d'un équipement de santé majeur, l’hôpital Lariboisière (dont le réaménagement est en cours de réalisation), accroît encore l'attraction du secteur.
Le Sacré-Cœur, la butte Montmartre, ses artistes et son histoire forment un pôle touristique majeur de la capitale qui participe au rayonnement francilien et à la visibilité internationale du lieu, tout comme le bassin de la Villette, le cinéma le Louxor, le marché Saint-Pierre, ou encore le Cent-Quatre.
Enfin, l'ouvrage d’art que constitue la ligne aérienne du métro présente un intérêt patrimonial méconnu, témoin de l’architecture industrielle et ferroviaire parisienne. Peu de Parisiens lève les yeux pour admirer la délicatesse de sa structure et de ses décors, ou pour songer à la prouesse technique.
Le boulevard structure aussi le fonctionnement de la vie du quartier (métros, marché, commerces, cafés, services, établissements scolaires…), et profite de la proximité d’acteurs culturels dynamiques (Louxor, Bouffes du Nord, Centre Barbara…).

Des problématiques quotidiennes réelles

Cependant, l'encombrement de l’espace sous le métro aérien empêche de porter un regard sur l’axe, et dissuade de l’emprunter comme une promenade. Les flux de piétons sont contraints, le terre-plein central n'a pas d'autre usage que celui d'accueillir deux fois par semaine le marché, et laisse des pratiques marginales se développer.
Souvent, les piétons n’osent ni emprunter, ni franchir le terre-plein, et restent sur les trottoirs latéraux, de trois mètres, devenus trop étroits, grignotés par les étals des commerces, les livraisons fréquentes et les nombreux regroupements de personnes statiques accroissent ces effets négatifs.
Au niveau du carrefour de la Chapelle, c’est la question de la sécurité des piétons, cyclistes et autres usagers que posent chaque jour l’encombrement de l’espace et le trafic automobile. L’espace, inconfortable, n’est qu’un lieu de passage et un carrefour routier. Par ailleurs, les nuisances telles que le bruit ou la pollution influent négativement sur la qualité de vie des habitants.
Depuis plusieurs années, même s'ils ont été démantelés, plusieurs campements de migrants se sont installés à intervalle régulier sous le viaduc. Une forte présence masculine statique perdure sur ces espaces, et soulève des problématiques de genre dans la fréquentation de l’espace public. Les différents marchés de la misère (revente de produits récupérés ou volés), ventes à la sauvette et autres trafics, occupant les trottoirs de manière excessive, rendent les cheminements piétons très difficiles. Enfin, la propreté de cette zone est un problème récurrent.

Un secteur en pleine dynamique urbaine

La linéarité du boulevard, la présence du métro aérien qui est un fort marqueur de l’identité et de l’histoire de ce lieu, ainsi que l’horizon dégagé des grandes perspectives des faisceaux ferrés, offrent un potentiel majeur pour mettre en valeur ce secteur.
L’objectif du projet est donc de reconquérir l’espace urbain afin de créer une promenade piétonne à l’échelle de Paris : un axe qui reliera les grands sites du Nord de la capitale au centre de Paris, et qui permettra un espace public plus paisible et plus sûr.
Ce projet s’inscrit par ailleurs au cœur de nombreux projets urbains :
  • la création d’une Oasis Urbaine : des squares Louise de Marillac et de Jessaint, projet intégré à la Promenade urbaine.
  • l'aménagement du carrefour formé par la rue La Fayette, la place de la bataille de Stalingrad et le quai de Valmy.
  • la réalisation du REVe Nord-Sud (réseau express vélo), via la rue du Château-Landon.

Une large concertation avec les habitants

Le diagnostic très complet des espaces publics situés dans le périmètre du projet est le résultat d’une concertation menée dès 2014. Ainsi, le premier état des lieux très documenté de l’APUR a pu être complété grâce aux ateliers et aux marches exploratoires menées avec les associations et les usagers.
Cette démarche participative a ouvert d’autres perspectives sur les besoins et les attentes des habitants, et a permis de mieux comprendre l’espace du projet. Le diagnostic et les hypothèses d’aménagement ont par la suite été partagés lors des réunions publiques.
  • Novembre 2014 : mise en place d’un atelier de projet regroupant la Ville, mais aussi les Conseils de quartier, les associations, lieux culturels RATP…
  • 13 janvier 2015 : marche exploratoire et premier atelier (diagnostic prospectif)
  • 16 février 2015 : second atelier (premiers principes d’aménagement)
  • 16 mars 2015 : troisième atelier (usages et usagers)
  • 10 avril 2015 : restitution des ateliers et propositions de pistes d’aménagements
  • 25 mai 2016 : Réunion publique de restitution des ateliers et propositions de pistes d’aménagements - Consulter la présentation de la Ville - Consulter la présentation de l’APUR - Consulter la présentation de la RATP

La Promenade urbaine : tout savoir sur le projet

Tout le long de la Promenade urbaine, l’espace public sera rééquilibré au profit des piétons : les trottoirs et le terre-plein seront élargis. De nouveaux passages piétons Est-Ouest et Nord-Sud seront créés. La circulation motorisée sur l’axe des boulevards de la Chapelle et de la Villette sera limitée à 30 km/h. Les pistes cyclables seront élargies et mieux protégées sur toute la longueur de la promenade urbaine (1,4 km).
De grands enjeux sont au cœur du projet de la Promenade urbaine :
  • La réappropriation de l’espace public par les usages : permettre une reconquête de l’espace public par les piétons, c’est proposer des services, des animations et des usages qui visent à améliorer le cadre de vie des habitants. Il s’agit de répondre aux exigences en termes de confort et de diversité des usages pour une appropriation de l’espace public par tous.
  • La réappropriation de l’espace public par l'amélioration de l'éclairage public sous le métro aérien et par une mise en lumière de son architecture remarquable.
  • Les propositions d’aménagement sur le projet de promenade urbaine s’inscrivent en outre dans les principes fondamentaux de désencombrement et d’élargissement du terre-plein central et des trottoirs et dans un principe de limitation de la circulation automobile.

Les aménagements de voirie

Ainsi le projet vise à rétablir les cheminements piétons sur le terre-plein central et à permettre l’installation de nouveaux usages. C'est l'objectif du désencombrement du terre-plein central, à travers la suppression ou le réaménagement des cages de sport dégradées et non utilisés par exemple.
Le réaménagement des carrefours participe également de cet objectif. C'est le cas pour le carrefour Maubeuge - Tombouctou, dans le prolongement du marché Barbès, pour le carrefour Aubervilliers - Château-Landon, avec l'aménagement de l'axe Nord-Sud du Réseau Express Vélo, ou encore pour le carrefour La Chapelle, qui vise à atténuer son caractère routier, et à permettre l'élargissement des trottoirs devant les deux squares, la station de métro et le théâtre des Bouffes du Nord.

Une promenade plus verte

Côté vert, c'est la création d'une oasis urbaine qui prédomine. Il s'agit de désenclaver les deux petits squares Louise de Marillac et Jessaint, auparavant peu fréquentés et peu visibles, autour de la place de la Chapelle. Le square Louise de Marillac est agrandi au Nord de la rue Pajol ainsi qu’à l’Est, sur l’esplanade existante. Au terme des travaux, 540 m2 d’espace vert supplémentaires permettront d’étendre les massifs et de créer de nouvelles entrées, qui faciliteront la traversée du jardin. Une grande jardinière sera aménagée le long du square de Jessaint pour offrir un écrin de verdure au jardin et l’isoler de la rue. Un espace d’agriculture urbaine, est également en projet.
  • L’élargissement du terre-plein central au droit de la déchetterie et de la station de métro la Chapelle pour permettre la continuité des parcours piétons est-ouest et une meilleure accessibilité de la station de métro ;
  • L'élargissement des trottoirs latéraux lorsque c'est possible par suppression d'une file de circulation ou de places de stationnement ;
  • Le réaménagement de la rue Jessaint en zone de rencontre (limitée à 20km/h)
La suppression d'une file de circulation :
  • Entre les rues Guy Patin et du faubourg Saint-Denis, passage à une seule file par sens, au lieu de deux, sauf à l'approche du carrefour pour permettre les "tourne à gauche"
  • Entre les rues Philippe de Girard et de l'Aqueduc, la suppression d'une file de circulation sera préfigurée début 2019, pour s'assurer de la possibilité de sa suppression à plus long terme.

Vers de nouveaux usages

Un espace d’apprentissage du vélo.
Des activités de réparation de vélos.
Un espace sportif.
Un aménagement de glisse urbaine.
Un lieu d’exposition (pont de la gare du Nord).
3 kiosques commerciaux à l’extrémité Est de la promenade.

Un projet d'éclairage ambitieux

Après la rénovation du viaduc par la RATP, celui-ci sera éclairé la nuit, afin de mettre en valeur ce patrimoine, mais aussi afin d'améliorer la perception des lieux, la nuit, par les usagers.
Cette mise en lumière prendra trois formes :

Le calendrier du projet

Préalablement au projet d’aménagement urbain, Eau de Paris a réalisé des travaux de renouvellement de ses conduites souterraines, et la RATP a débuté des travaux de rénovation du viaduc du métro (réfection complètes des peintures anticorrosion) en septembre 2017 pour une durée de 18 mois environ.

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